suite du premier épisode...
....Ca fait 24 ans que je vis avec ma mère, et depuis que mon père est mort il y a deux ans, nos rapports se sont rapprochés. Je suis celui à qui elle vient se confier quand elle a un problème ou qu’elle veut parler à quelqu’un. J’ai un peu remplacé mon père, j’ai mûri très vite ces deux dernières années… Alors que j’étais déjà très mûr pour mon âge avec toutes les épreuves que j’ai passé dans ma jeunesse, et que je vous conterai peut être durant mon récit.
Ma mère savait que je souhaitais partir du foyer familial, elle pensait que je n’irai que dans le sud. Et elle s’était dit que si elle désirait me voir, elle pourrait prendre la voiture et après six ou sept heures de routes, être à mes côtés !
C’est alors que je lui ai dit que je partirai à dix ou onze
heures d’avion de chez nous. Elle m’a demandé si j’étais sûr de la décision que
je prenais, si je n’allais pas le regretter. Mais pas une seule fois elle m’a
empêché de partir. Elle ne voulait pas être celle à qui j’aurai pu dire un jour
que c’est à cause d’elle que je n’ai pas réussi. Je lui ai également dit que je
désirais vendre ma moto (l’amour de ma vie) pour avoir assez d’argent pour tenir
le coup. Mais personne autour de moi ne voulait que je vende mon bébé. cette
moto est si belle ! Mon frère s’est proposé de me la racheter… Et c’est en
fin de compte ma mère qui m’a avancé l’argent, et m’a dit que si j’échouais et
que je devais revenir, je n’aurai qu’à revendre la moto pour la rembourser.
Mais pour l’instant elle reste dans la famille.
Avec l’argent que la société où je travaillais avait placé pour moi, et
l’argent de ma mère, je me retrouvais en possession de 50.000 francs. Je
n’avais jamais autant eu d’argent de ma vie sur mon compte en banque !
Pendant un mois et demi, j’ai préparé mon départ. J’ai essayé de trouver les billets les moins chers, j’ai réfléchi à tout ce que je devais faire pour ne pas me planter et être obligé de revenir. Chris m’a donné beaucoup de conseils, et m’a beaucoup préparé. Et puis ses amis lui ont répondu qu’ils étaient prêts à me recevoir. Je n’y croyais pas. Ces gens ne me connaissaient pas et ils étaient d’accord pour m’accueillir dans leur maison, pour me laisser dormir chez eux. Chris a connu ces américains, Eric et Leslie, lors de son premier voyage à Los Angeles. Il était alors avec sa petite amie, et n’avait nul part où dormir. Il était en train de parler avec elle pour trouver une solution pour dormir le soir, et Eric était à côté d’eux. Il les a entendus, et a su qu’ils avaient des problèmes… car il parle français. Il leurs a proposé de venir dormir chez lui pendant un moment, le temps qu’ils trouvent une autre solution. Il avait un tout petit appartement, mais cet homme est toujours prêt à rendre service aux autres. Ils les a aidé à s’installer aux Etats Unis, ils leurs a montré le mode de vie américain, et tout ce qu’il fallait savoir pour survivre dans cette ville. Chris est resté ami avec Eric, il est même allé à son mariage. Et il a toujours gardé le contact avec eux. Et maintenant, c’était à mon tour de faire ce que mon maître avait fait dans le passé. Je ne savais vraiment pas ce qui m’attendait. J’avais peur, et en même temps, j’étais excité ! Je me demandais si tout ce qu’on nous raconter à la TV et dans les magazines étaient vrais ? Et comment j’allais faire pour vivre tout seul dans un pays dont je connais à peine la langue, et encore moins les mœurs. Car il ne faut pas oublier que l’esprit des américains est bien différent de celui des européens. Mais ça, je ne le savais pas encore !
Quand j’ai quitté mon emploi en France, je voulais que mes
collègues se rappellent de moi… Et j’ai eu une très très grande idée !!!
La responsable de mon bureau avait pris l’habitude de sortir un petit journal
chaque semaine, qui donnait des informations sur le bon fonctionnement du
bureau, et sur les résultats commerciaux de l’entreprise… Lors de la sortie du
deuxième numéro, je m’étais amusé à faire un faux exemplaire que j’avais glissé
dans les casiers de mes collègues juste avant que ma responsable distribue le
vrai. Sur ma gazette (c’était le nom du petit journal, je sais… C’est très
original !!!), j’avais écris tout un tas de stupidités et d’absurdités. Je
l’avais juste écrite pour faire rire les personnes de mon bureau, qui
trouvaient que ce torchon ne servait de tout façon à rien. J’en avais donc
fait, en quelque sorte, ce qu’on pourrait appeler une parodie. Quand ma chef
s’est aperçue que quelqu’un avait sorti un faux exemplaire, et s’était moqué de
son journal, elle s’est vexée ! Elle a demandé qui s’était permis de
sortir ce faux exemplaire… Je me suis dénoncé bien sur. Mais j’avais à peine
fini ma phrase pour m’expliquer, qu’elle m’avait déjà montré la porte du doigt
en me disant : « t’es viré !!! ». Après une bonne
explication, et quelques petits sourires pendant notre discussion, elle est
revenue sur sa décision. De toute façon cette femme m’aime trop pour me faire
du mal ! Elle a toujours été gentille avec moi… Même malgré mes résultats
lamentables dans mes objectifs commerciaux que je devais atteindre… Et que je
n’ai jamais obtenu durant mes cinq années passées dans cette boîte. Ce n’était
pas de la mauvaise volonté de ma part, je n’étais pas un mauvais vendeur non
plus… Je pense qu’avec ma voix, j’arrive à séduire n’importe qui et je peux
vendre une paire de jumelles à un aveugle. Je n’étais pas fainéant non plus.
Mais on devait vendre des produits d’une qualité médiocre en disant aux clients
qu’ils faisaient l’affaire du siècle.
C’était de l’arnaque pure et simple !!! Cette entreprise nous donnaient
vraiment des jumelles qu’on devaient vendre à des aveugles… C’est une
expression, mais c’est ce qu’ils attendaient de nous en réalité !!! Je ne
l’ai jamais aimé pour cela, et c’est pour ça que je ne voulais pas truander les
personnes qui nous appelaient et qui nous faisaient une totale confiance !
Bref, la première édition fut très comique, et tout le monde dans le bureau a bien rit !!! Et s’en souvient encore comme d’une très bonne blague. Car dans cette boîte, ma principale occupation était de trouver quelque chose pour faire rire les gens… C’est pour cela que j’étais connu en tout cas !!!
Mais je voulais faire plus fort avant de repartir, je voulais leur montrer comment je ressentais le fait de bosser dans cette entreprise qui n’a aucun respect pour le client, et pour les personnes qui y travaillent ! J’ai donc décidé de faire une autre « gazette », mais cette fois ci, je pourrai dénoncer tout ce qui n’allait pas au sein de l’entreprise… Un peu comme dans le film « Jerry Mc Guire » quand Tom Cruise écrit sa « profession de foi », et qu’il y dénonce tout ce qui ne va pas… Et qui se fait virer par la suite !!! C’est comme cela que je me voyais. Mais je n’avais pas peur de me faire virer, puisque j’avais déjà donné ma démission !!!!
J’ai donc passé un long moment à écouter mes collègues au
bureau se plaindre, pendant plusieurs jours. Je prenais des notes, je
commençais à avoir de très bonnes idées. Et j’avais prévenues quelques amis de
ce que j’allais faire. Les personnes avec qui j’avais le plus d’affinités. Ils
m’ont donné d’autres idées, les concepts les plus fous étaient les
bienvenus ! Et puis je me suis mis au travail. J’ai écrit, et écrit
pendant des heures sur mon ordinateur (tiens, ça rime !). J’en ai écrit
plus de huit pages !!! Mais sur mon ton habituel, celui de l’humour.
J’adore l’ironie. Et je crois que cette gazette restera gravée dans l’esprit de
tous mes collègues pendant un long moment !
J’avais dénoncé tout, absolument tout ce qui n’allait pas dans le bureau où je
travaillais, mais aussi au sein des autres bureaux de l’entreprise. Et c’était
si drôle. Je me rappelle encore rire de mes trouvailles pendant que j’écrivais
tout cela sur ordinateur !
Le jour où j’ai déposé la gazette dans les casiers des personnes du bureau, je pense que tout le monde était déjà au courant de la bombe que j’avais amorcé. Car je ne l’avais dit qu’à quelques personnes du bureau, mais la nouvelle s’était répandue comme une traînée de pisse un jour de grand vent !
Je m’en rappelle encore, c’était un samedi… Je venais de faire les photocopies pour les 40 personnes qui travaillent dans mon bureau. Et je devais les déposer le samedi soir, vers dix neuf heures. Heure à laquelle le bureau était encore ouvert, mais où très peu de gens travaillaient. Quelques personnes qui avaient finies leur service attendaient mon arrivée pour pouvoir lire mon journal en avant première. Je pense que sept ou huit personnes l’avaient donc déjà lu avant la date que j’avais annoncé aux autres membres du bureau. Bien sûr, ma responsable, qu’on nommera Elisabeth pour qu’elle reste dans l’anonymat, n’était pas au courant. Et je pensais, qu’elle le prendrait bien de toute façon, car je n’avais pas écrit ceci pour essayer de détruire son image de chef, ce n’était pas une arme que j’avais pointé sur sa tempe !
Les premières réactions furent très positives !!! Les
gens riaient, trouvaient cela très amusant, et en même temps, elles avaient
l’impression qu’une personne parlaient pour elles, et qu’elle dénonçait des
choses qui étaient enfuies au fond d’elles sans jamais qu’elles puissent
s’exprimer comme elles le voulaient. Je crois qu’il n’y a qu’une personne qui a
trouvé cela un peu méchant… mais en lui expliquant, elle a changé d’avis.
Durant le week end, j’étais très excité. J’attendais avec impatience que lundi
matin arrive, et que tout le monde voit ce que j’avais écrit. J’avais juste
peur que quelqu’un en parle à la chef assez tôt, et qu’elle retire toutes les
gazettes des casiers, comme elle avait fait la première fois ! Je n’aurai
rien pu faire, car je ne travaillais plus dans la boîte lundi !
Mais ce ne fut pas le cas. Tout le monde avait bien son exemplaire. J’ai contacté le bureau vers dix heures trente, et j’ai demandé à mon frère (qui travaillait dans la même entreprise que moi)l’effet de ma dernière blague. Les gens avaient en général tous bien réagis… Quelques uns trouvaient que j’avais un peu poussé le bouchon trop loin, mais c’est ce que je voulais. Je ne voulais pas faire les choses à moitié. Par contre, Elisabeth, l’avait très mal pris. Tout ce que j’avais écrit, elle l’avait pris pour elle, toutes les choses que je reprochais à l’entreprise, elle pensais que ça lui été destiné !!! Merde, qu’avais-je fais ??? Ce n’était pas le but recherché !!! Mon frère est passé plusieurs fois dans le bureau d’Elisabeth, et elle lui parlait pendant des heures de ce que j’avais écris. Il lui avait pourtant dit que ce n’était pas dans sa direction que mon obus avait été lancé. Mais rien n’y faisait. Pendant plusieurs jours, dans le bureau, ma responsable avait été plus sévère… Et elle envoyait des citations de ma gazette aux gens qui se plaignait de son changement d’humeur. Je pense qu’elle voulait que les personnes du bureau m’en veuillent d’avoir écrit cela. Mais ce ne fut jamais le cas, toutes ces filles m’aiment trop !!! (je suis un peu vaniteux parfois… mais je pense que c’est vrai). Avant de partir pour Los Angeles, j’ai quand même revu Elisabeth, qui m’a dit que j’y avais étais un peu fort, mais qu’elle avait compris mon geste. Et au jour d’aujourd’hui, elle ne m’en veut pas. Elle avait d’ailleurs envoyé un exemplaire au siège de l’entreprise (ce que j’avais fait avant elle) et à son chef de région… Juste pour montrer le mécontentement des conseillères au sein des Trois Monsieurs qui ne sont pas français, mais qui n’habitent pas loin… Allez cherchez pour quelle boîte je bossais ???? Je détestais cette entreprise, elle pensait avoir le contrôle sur notre personne… à tel point que le jour où j’ai déposé ma démission, ma chef est venu me dire qu’après en avoir parlé avec son supérieur, ma démission était accordée !!!! Qu’aurai je fais si ça avait été refusé !!!!! J’en ai trop rit !!!!
Ce qui m’a fait le plus plaisir dans cette histoire, c’est que ma gazette avait fait plus d’effet que ce que je ne l’espérais, car elle avait aussi circulé dans d’autres bureaux (qui trouvaient cela génial). Mais surtout, qu’une des filles du bureau, Delphine, était venue me voir en me disant que tout ce que j’avais écrit l’avait fait réfléchir sur ce qu’elle était en train de faire de sa vie. Et qu’elle allait se mettre à la poursuite de ses rêves également, qu’elle allait démissionner aussi (ce qu’elle a fait après que je sois parti) et se remettre au dessin, car c’est une très bonne dessinatrice. Même si je ne pense pas être à cent pour cent la cause de ce changement, même si je ne suis qu’une toute petite partie du fait qu’elle ait démissionner, j’en suis très heureux. Car dans ce petit journal, j’écrivais à la fin un message qui pour moi était très important… Quelque chose comme : « il faut vivre sa vie comme ses rêves, car on ne sait pas si demain on sera encore vivant… et ça sert à rien de se casser le cul dans un boulot de merde. Il faut faire ce dont on a envie ». C’est un petit résumé de ce message que j’essaie de faire comprendre à tous ceux qui m’entourent… Et il a prit beaucoup plus d’importance durant ces derniers mois. J’espère que ceux qui liront ce que je suis en train d’écrire comprendront le message !!!!
Commentaires
Salut, passe me voir j'ai mis en ligne deux petit coups bien fumants des Yes Men. A plus tard
Salut, j'ai trouvé le film des Yes men, j'ai mis le lien sur mon blog, vas voir c'est vraiment à pleurer.........de rire !!
Salut
plus un autre mais bien moins drôle celui-là.
Anick
"On ne vit qu'une fois" disait mon père.
Bien joué le coup de la gazette ! si je devais en faire une, il y aurait beaucoup mais beaucoup de pages.
Merci de ton passage, à bientôt de te lire.
merci !!!!!je fais au plus vite !!!!
Salut, j'attends la suite de tes aventures avec impatience .... A bientôt