VEF Blog

Titre du blog : déperdition
Auteur : brucehudson55
Date de création : 13-05-2008
 
posté le 05-06-2008 à 21:03:16

Hell.A. (3)

suite de l'épisode 2... logique non !!! 

 

 

Avant mon départ, j’ai passé la soirée avec tous mes amis… Tous ceux que je devais quitter pour réaliser une autre vie, une vie qui je le pensais serait meilleure.

Nous avons tous soupés chez moi ce soir là. Je m’en rappelle encore, je devais me lever à quatre heures du matin, je devais donc aller dormir assez tôt. Mais on riait tellement que je suis allé me couché bien après minuit. Et je savais que ce serait peut être la dernière fois avant bien longtemps que je rirai comme cela avec les personnes qui ont toujours été autour de moi depuis que je ne suis qu’un petit gamin ! Quelques heures après, je me réveillais, et c’est à ce moment que je me suis rendu compte de ce que j’étais en train de faire. Je quittais ma chambre en pensant que je ne la reverrai peut être jamais, je déjeunais dans la cuisine en imaginant que c’était mon dernier repas dans cette pièce. Ma mère pleurait déjà, et tous mes amis étaient là pour m’accompagner à l’aéroport de Nancy. Pendant que j’attendais l’avion, je sentais la  chagrin monter en moi. Et je n’avais plus envie de partir. Quand il a fallu embarquer, j’ai dit au revoir à tout le monde… Et je ne me suis pas retourné. Je ne voulais pas voir ma mère pleurer, elle qui m’avait dit de revenir très vite, et je ne voulais surtout pas que mes amis voient mes larmes !

 

Dans l’avion, je n’arrêtais pas de penser à eux, et je me disais que j’avais certainement fait la plus grosse erreur de ma vie… Mais il était trop tard pour faire demi tour. J’ai dû pleurer durant tout le trajet de Nancy à Paris, où je devais changer d’avion pour aller à ma destination finale. A l’aéroport Charles de Gaules, je me rappelle avoir à nouveau contacté ma mère pour parler encore un peu avec elle. J’étais en larmes après avoir raccroché.
J’ai essayé de lire pour me changer les idées, mais rien n’y faisait. Je me demandais si j’avais vraiment fait le bon choix, ce qui allait m’arrivait là haut ! Même si je pensais m’être bien préparé, j’avais peur… Peur de l’inconnu, du nouveau. Comme tout le monde a peur lorsque quelque chose vient bouleverser sa vie. Mais pour moi, c’était la première fois que je partais si loin, et que je changeais de vie aussi radicalement !

Le voyage de Paris à Los Angeles me parut très long. C’était la première fois que je prenais l’avion, et je n’arrivais pas à dormir malgré la petite nuit que j’avais passé. Je suppose que tout le stress que j’éprouvais empêchait mon cerveau de se reposer. Onze heures d’avion, c’est très très long, surtout quand il n’y a que deux séances de films à regarder. Que faire pendant les sept ou huit heures où il ne se passe rien ???
Je me suis quand même endormi vers la fin du voyage… Je ne me suis pas beaucoup reposé. Mais en voyant cette ville qui paraissait si petite vu d’en haut, se rapprocher de moi, je n’avais plus envi de fermer les yeux. J’étais enfin arrivé, et c’est maintenant que l’aventure va commencer.  A mon arrivé, j’ai écris un « diary », et ce qui va suivre est la transcription, mot pour mot, de ce que j’ai vécu. Je pense que vous pourrez mieux ressentir les émotions que j’ai eu là haut comme cela.

le 18/11/2000 :

 

Le taxi n’avait pas su lire mon écriture. Je devais retrouver mes amis à Los Angeles, dans leur maison. Mais au lieu de cela, j’ai fait le tour de Los Angeles, et pas les meilleurs quartiers. J’étais effrayé ! Je me sentais petit, faible. Je voyais tous ces gens qui ne parlaient pas ma langue, qui me regardaient comme on regarde un étranger (car c’est ce que j’étais), et durant ma balade en taxi, je m’apercevais de la superficie de la ville, de la taille des immeubles, des routes, des voitures… etc… Tout est plus grand à Los Angeles !!! En passant dans Downtown, le chauffeur, qui pensait que mes amis habitaient ici, n’a pas voulu me faire descendre. Il m’a dit que si il me déposait ici, il ne me donnait pas cinq minutes avant que je me fasse dérober mes valises, et qu’on me retrouve allongé entre la vie et la mort dans une petite rue. A ce moment précis, je pensais déjà retourner en France ! Il m’a donc déposé dans un quartier beaucoup plus tranquille et sur, près de Hollywood. Il m’a conseillé d’aller dans un hôtel, d’y passer la nuit (car elle commençait déjà à approcher) et d’appeler mes amis pour qu’ils viennent me chercher.
Dans l’hôtel où il m’a déposé, toutes les chambres étaient déjà prises, le taxi étant reparti, je ne savait plus quoi faire. J’ai demandé au réceptionniste de contacter mes amis. Mais personne n’était à la maison, il a donc laisser un message sur le répondeur. Je n’arrivais pas à me servir du téléphone là haut. C’est peut être idiot, mais quand on ne connaît pas le fonctionnement, c’est pas évident. Il faut faire des centaines de préfixes avant de tomber sur le bon interlocuteur, et je n’arrêtais pas de taper sur le clavier, sans savoir quel préfixe utiliser…Donc mes appels n’aboutissaient jamais !!!

Je ferme la parenthèse sur ce petit incident. Je demandais donc au réceptionniste de m’appeler un autre taxi pour que je puisse trouver un hôtel avec des chambres libres ! Je ne pouvais pas marcher avec tous mes bagages et ma guitare, c’était impossible. Et le fait de prendre un autre taxi ne m’enchantait guère car j’avais déjà donné $60 au précédent !!!

Je demandais au second taxi de me déposer à Santa Monica. Car je me rappelais que Chris, mon prof de chant, m’avait dit que c’était un endroit génial. Mais je ne savais pas que c’était à l’autre bout de la ville, et que je devais encore donner $40 au taxi pour m’y emmener. Pendant le trajet, la chanson « thank you for loving me » de Bon Jovi est passé à la radio. Pendant ces quelques minutes où ce morceau passait, je me sentais mieux. Ca a toujours été comme ça dans ma vie. Dés que ça ne va pas, et que j’écoute un peu de musique, je me sens tout de suite beaucoup mieux.

Le taxi me déposa dans un hôtel très luxueux. Il devait penser que j’étais une personne très importante avec ma guitare, et tous mes fringues en cuir ! Il devait se dire que j’avais des tonnes de thunes ! Il a du être déçu quand il est parti et que je ne lui ai pas donné de pourboire. Car aux Etats Unis, pour tous les services que les gens vous rendent… Je veux dire, quand vous prenez le taxi, quand vous allez au restaurant… etc… il faut donné un pourboire car les taxes ne sont pas incluses dans les prix qu’ils vous demandent, et c’est à nous de donner ce que l’on veut, suivant notre générosité. C’est bon à savoir si on ne veut pas passer pour un radin aux yeux des américains. Imaginez que vous sortiez avec une personne qui vous plait, que vous alliez au restaurant pour avoir un petit repas en amoureux. Et qu’à la fin du repas, vous ne laissiez pas de tips (pourboire) à la personne qui vous a servi (surtout que les serveurs n’ont souvent pas d’autre paye que celle ci), vous allez passer pour quelqu’un de cupide, et votre bien aimé(e) ne vous aimera plus autant qu’avant !

Bref, je rentre dans cet hôtel, et je demande les prix à tout hasard. L’hôtesse m’annonce que le prix pour la chambre la moins chère est de $429 pour la nuit !!!! Je n’ai pas eu le temps de lui demander si les draps étaient cousus de fils d’or, j’ai préféré reprendre mes bagages au plus vite et trouver un endroit où dormir beaucoup moins cher. Je savais qu’il y avait des auberges de jeunesses à Santa Monica, mais je n’ai pas trouvé l’adresse.
Il faisait déjà nuit quand j’eu enfin trouvé l’hôtel où je décidai de dormir. Je n’arrêtai pas de penser à mon frère, mes amis Séb, Stéphane, Laurent… Etc… Je me sentais si seul ! Je ne savais plus quoi faire. Je me croyais indépendant et je m’apercevais que j’avais tort.

Pour me changer les idées,  je suis allé faire un tour dans les rues de Santa Monica. J’espérai trouver quelqu’un à qui parler, quelqu’un qui pourrait m’aider et me dire ce que je devais faire. Cette nuit là je n’ai rencontré qu’un SDF qui semblait aussi perdu que moi (malgré le fait qu’il devait vivre ici depuis plus longtemps). Pour ne pas rester seul, je lui ai proposé de venir manger avec moi. Ca me ferait de la compagnie, et je ferai une bonne action en même temps ! On a beaucoup parlé, il m’a dit que son père était français comme moi, et qu’il aimait beaucoup les français de ce fait. Il m’a aussi conseillé d’aller du côté d’Hollywood car j’avais le look d’un acteur. Je lui ai dit que j’étais ici pour la musique… mais je ne sais pas ce que me réserve l’avenir ! C’est quand il m’a souhaité la bienvenue en Amérique que j’ai repensé à ce qu’avait vécu Axl Rose en arrivant ici. J’espérai que mon destin ressemble au sien, et que je vivrai les même choses que lui. Mais je ne me sentais pas comme lui pour l’instant, je me sentais faible mentalement et physiquement. Et je ne savais pas combien de jours, ni même d’heures je pouvais encore tenir ici !

Après avoir visité la troisième rue de Santa Monica (3rd street promenade), je voulu aller me coucher, mais j’ai très peu dormi cette nuit là, je pensai trop à ce que je devais faire le lendemain. Devais-je partir en laissant tomber mes rêves et mener une vie comme les autres humains, ou alors rester et essayer de m’en sortir tant bien que mal. Mais je ne pensais pas m’en sortir seul , j’étais désespéré à l’idée de me retrouvez ici sans mes amis. J’ai aussi pensé à traverser les Etats Unis pour retrouver Evita (une de mes correspondantes internet qui me plait beaucoup). Mais j’ai vite oublié cette idée car je n’avais pas de moyens de locomotion et je n’aurai pas pu en acheter un, il m’aurait fallu une assurance… etc… ça risquait de demander beaucoup de temps et d’argent. Et je n’avais ni l’un, ni l’autre. Je pris donc la décision de repartir en France le lendemain. Et l’idée de revoir Séb, Christophe (mon frère), Stéphane et les autres, m’emplissait de joie ! Je me disais que j’allais retrouver un autre emploi, et faire une petite vie tranquille sans plus jamais chercher à me surpasser. Je disais donc adieu à tous mes rêves ce soir là.

J’avais juste peur de la réaction des autres quand je reviendrai. Ils m’auraient tous dit que j’avais échoué, que je ne serai jamais un grand artiste. Et ce soir là, je m’en moquais. Ils auraient pu dire ce qu’ils voulaient, Je souhaitai juste rentrer chez moi : HOME SWEET HOME !!! Revoir tous mes amis et continuer ma vie d’avant que je n’aimais pourtant pas.

 

 

Commentaires

anick le 09-06-2008 à 21:46:26
En parlant de voyage, je suis allée dans pas mal d'endroit, mais celui où je veux retourner c'est la Patagonie ou Valparaiso, il y a des tas d'artistes là-bas et les gens sont vraiment gentils.
anick le 09-06-2008 à 21:43:39
Je repasse juste pour te laisser l'adresse du blog, ça t'évitera de la chercher. Salut
anick le 09-06-2008 à 21:42:09
Ca a du être drôlement impressionnant tout seul au milieu des grandes tours et aussi excitant. J'ai vu que tu étais de Nancy, y es-tu retourné ? J'y ai habité 8 ans, j'y retourne de temps en temps pour voir mes potes. J'attends la suite de ton récit, fais moi signe dès que tu le mets en ligne, j'adore les histoires de voyage. Salut